Aller chercher le ballon chez l’adversaire et défendre en avançant, avec un technicien de cette trempe, il faut mouiller le maillot et au final justifier sa fiche de paie à cinq chiffres !
L’Etoile s’est donc imposée à l’Olimpico face aux Bleus. Et l’équipe de Faouzi Benzarti y a ajouté la manière. En marge du succès mérité face au concurrent usémiste, pour le staff technique étoilé, plus besoin de tableau noir pour expliquer, décortiquer et analyser. L’on n’a qu’à rembobiner et apprécier cette grinta qui a servi de catalyseur pour les Mbé, Sidibié, Abid et autre Youssef Abdelli. Et c’est là donc la marque de fabrique, le fonds de commerce d’un Faouzi Benzarti qui rallie forcément les fans à sa cause, après coup, même si son analyse du jeu est toujours simpliste mais efficace sur le terrain.
Après l’effort, le réconfort
Cependant, il y a le prix de l’effort en l’état, mais il y a aussi le coût de l’effort. En clair, les ressources humaines doivent être gérées de manière optimale par un plateau technique qui ne doit pas trop tirer sur la corde, même si, contrairement à l’USM samedi, l’Etoile a bénéficié davantage de répit ces derniers temps, n’étant ni inscrite en Coupe arabe, ni en lice en Coupe d’Afrique. Et c’est pour cela que l’équipe étoilée a affiché sa fraîcheur dans son fief, amplifiant sa boîte à rythme, avant de porter l’estocade et gérer. Et après l’effort, le réconfort. La méthode Benzarti a fait son effet, une formule qui tire son origine de cet assemblage de mordant, de niaque, de détermination dans les duels, de courses à haute intensité et de dépassement de soi.
Cadrage, couverture et spontanéité offensive
Pour doper le moral, booster le mental et stimuler ce qui doit l’être, Benzarti est un expert, même si d’un point de vue athlétique, et ça peut paraître paradoxal en l’état, tout donner sur le terrain ne veut pas dire courir dans tous les sens jusqu’à épuisement. Loin de là en l’état, le style Benzarti s’apparente plutôt à un savant dosage entre vélocité et technicité. C’est, en fin de compte, quelque chose de collectif avec un bon cadrage et une bonne couverture, le tout enveloppé dans une approche tactique payante. Au final, comme constaté face aux gars du Ribat, ce sont les automatismes tactiques qui créent la spontanéité, permettent l’expression de cette grinta et font la différence à termes. Contre les hommes du Serbe Darko Novic, l’ESS a déployé ses ailes d’entrée en se montrant pugnace, blindée et cuirassée la plupart du temps. Et tant pis si ce fameux état d’esprit de performance coûte au bout du compte quelques cartons !